Un groupe d ‘étrangers ( des coopérants français) qui faisaient leur jogging dans le quartier de Malik ( Pétion Ville) ont été pris à partie par des habitants de la zone qui en les voyant se sont écriés :
« Se moun MINUSTAH yo. Se yo ki pote cholera nan peyi-a »
Ils ont reçu des jes de piere, et ont été blessés.

Dans le plateau central, un autre professionnel, étranger lui aussi qui travaille en Haïti a été invectivé dans la rue.

Même incident à la Place Boyer où un étranger marchait tranquillement quand il a été invectivé par des gens, le traitant de « espèce de MINUSTAH » . Ils lui ont lancé des cailloux

Dans chacun de ces trois cas les étrangers sont accusés d’avoir introduit le cholera dans le pays par ces membres de la population, et ceci uniquement parce qu’ils sont des étrangers, qu’ils appartiennent à une autre race que la population haïtienne.

C’est dangereux et il faudrait absolument que cesse ce genre de comportement injuste à tous les points de vue.

Même quand il s’agit de membres du bataillon népalais, si c’est vrai qu’ils seraient responsables de l’introduction du cholera chez nous, ce n’est pas en les ostracisant, en demandant leur départ qu’on réduirait la propagation de l’épidémie.

Mais il faut reconnaître aussi que les Nations Unies en déclarant dès le départ que son bataillon n’avait rien à voir avec l’arrivée du cholera en Haïti n’a pas contribué à arranger les choses.

L’attitude de la population aurait été différente si , dès le départ, on avait vu que les chefs responsables de la MINUSTAH se seraient montrés coopératifs, offrant de passer au peigne fin les membres du bataillon, invitant des épidémiologistes neutres à venir examiner ses casques bleus népalais…… bref, la population se serait sentie en confiance, réalisant que la MINUSTAH compatit et qu’au fond elle comprend ses craintes et sa colère.

Qui paye les pots cassés de cette épidémie ?
Ce sont les centaines de gens qui meurent, mais aussi ce sont les haïtiens qui voyagent hors des frontières de leur pays et qui se voient traiter en parias par des gens qui visiblement ont peur d’eux et hésitent même à prendre le passeport qu’ils leur tendent, par peur d’être contaminé.

C’est trop grave, beaucoup trop grave pour être traité de façon cavalière en déclarant autoritairement : Le bataillon népalais ne quittera pas le pays.