La décision prise par la Cour constitutionnelle rendant apatrides des milliers de Dominicains d’origine haïtienne qui sont nés dans le pays voisin après 1929, continue de faire des vagues en Haïti et en République Dominicaine.
Le Centre social de la compagnie de Jésus et El Centro Bonó, en République Dominicaine, sont indignés de cette décision qu’ils qualifient « d’absurde, d’insensée et injuste ». 

Le Centre Bono croit que cette décision viole les droits fondamentaux de plus de quatre générations d'hommes et de femmes qui ont vécu toute leur vie en République Dominicaine, et qui ont contribué à l’essor matériel, culturel et spirituel de cette nation. 


En Haïti, le Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (Garr) indique que la décision du tribunal constitutionnel est extrêmement grave. Le Garr appelle à la mobilisation nationale et internationale pour contrer cette décision qu’il juge "raciste". 


L’Evêque émérite de l’église anglicane dominicaine, Telésforo Isaac a, pour sa part, classé l’arrêt de la Cour Constitutionnelle dans la catégorie des crimes et des erreurs commis sous couvert de la légalité.


Des parlementaires haïtiens ont également dénoncé cette décision. Le député de Mirebalais-Boucan Carré, Abel Descolines, président de la commission affaire étrangère de la chambre basse juge « inacceptable et révoltante cette mesure », qui, croit-il, représente une menace pour la sécurité internationale.


L’ex-ministre des Haïtiens vivant à l’Étranger (MHAVE) et responsable de la Fondation « ZILE » en République Dominicaine, Edwin Paraison, appelle les autorités haïtiennes à se montrer fermes, et à garder une pression positive sur les autorités dominicaines. Il souhaite que la société civile haïtienne se mobilise pour empêcher la mise en application d’une telle décision. 


Le président de la Junte centrale électorale dominicaine, Roberto Rosario, a affirmé pour sa part qu’il ne dénie pas le droit d’une personne à la nationalité dominicaine, ajoutant que les « gens seront en mesure de se légaliser à travers un plan de légalisation ». Cependant, ce plan n’a pas encore été révélé en dépit de l’existence d’une loi sur l’immigration votée en 2004. HPN