P-au-P., 2 fevr. 2014 [AlterPresse] --- Des Dominicains d’origine haïtienne sont privés de l’accès à des services de l’administration publique suite à l’application de la sentence 168-13 de la cour constitutionnelle dominicaine, qui enlève la nationalité à plus de 250.000 Dominicains, suivant des informations rapportées à AlterPresse.
L’avocat Antonio Pol Emil, d’origine haïtienne, se trouve actuellement dans l’impossibilité de faire renouveler son passeport. Un extrait d’acte de naissance lui est exigé, qu’il est incapable d’obtenir pour le moment.
Pol Emil, qui devait voyager à Port-au-Prince la semaine dernière pour prendre part à une rencontre haitiano-dominicaine, s’est vu obliger de rester à Santo-Domingo.
Pol Emil est un des animateurs-fondateurs du Centro Cultural Dominico-Haitiano (CCDH), une des ONGs qui conseille les Dominicains d’origine haïtienne. A ce titre , il est, depuis plusieurs décennies, engagé dans la lutte pour le respect des droits des migrants haïtiens et des descendants d’Haïtiens.
Né dans un ‘batey’ (communauté rurale d’immigrants) de la région de San Pedro de Macoris (est de la RD) de deux parents haïtiens régulièrement identifiés comme résidents légaux, il n’est normalement et ’’techniquement’’ pas concerné par le TC 168-13, soulignent des spécialistes consultés par AlterPresse.
L’agence apprend que les cercles d’amis de Antonio Pol Emil sont outrés par la situation faite à leur compatriote d’origine haïtienne. Ils seraient disposés à faire éclater un ’’scandale’’ autour de cette affaire considérée en liaison avec la politique de « dénationalisation » de Dominicains d’ascendance haïtienne.