Moins de 24 heures après l’annonce de la démission en bloc des membres de la Fusion des socio-démocrates haïtiens du gouvernement de Evans Paul, le directoire national du parti a rencontré la presse ce mercredi 5 août, en vue d’officialiser cette décision, observe AlterPresse.

Le Directoire national de la Fusion, réuni en séance extraordinaire, a décidé à l’unanimité de mettre un terme à sa participation au gouvernement fonctionnant sous la présidence de Michel Martelly et a demandé à ses ministres et son secrétaire d’État de présenter immédiatement leur démission.

« Cette décision a été prise de concert avec eux. Victor Benoit [ministre des affaires sociales] et un ancien président du parti, est un dignitaire. Nous pensons que ce serait préjudiciable à toutes les luttes qu’il a menées qu’il s’asseye dans un conseil des ministres présidé par Michel Martelly », explique la présidente de la Fusion, l’ancienne sénatrice Edmonde Supplice Beauzile.

Elle se dit consternée et indignée face aux dérives du président Michel Martelly qui, loin d’être accidentelles, sont devenues systématiques.

Edmonde Supplice Beauzile rappelle les valeurs de son parti à savoir le respect de la personne, notamment des femmes.

« Quand les droits des femmes sont menacées, quand on traite la femme comme une chose, on trouvera toujours des dirigeants de la Fusion pour dire non », clame Beauzile.

La démission en bloc des membres de la Fusion est en lien avec l’agression verbale et sexiste de Martelly à l’encontre d’une femme le 28 juillet à Miragoâne.

Les « propos orduriers et grivois tenus à cette occasion sont indignes d’un président de la République et constituent le dérapage de trop » indique une note de la Fusion.

À la rencontre avec la presse, seul Mozart Lherisson, secrétaire d’État à l’alphabétisation, et membre de la Fusion, a fait le déplacement.

Interrogé sur la remise de sa lettre de démission, il a rétorqué : « Je suis un militant entier, ma présence dit tout ».

Quant à Yvrose Myrtil Morquette, elle était en voyage.

La Fusion rappelle les comportements et déclarations de Michel Martelly à Mirebalais et au Champ de Mars, lors d’un concert.

« On aurait déjà dû réagir, on a attendu pour voir si le président Martelly avait en fait un problème », regrette la cheffe du parti.