La journée électorale du 25 octobre 2015 a été une vaste opération de fraudes planifiées, selon la Coalition d'Observation Électorale, pointant du doigt le Conseil électoral provisoire et le pouvoir en place qui, dit la Coalition, avaient orchestré la majorité des cas de fraudes enregistrés lors du déroulement du scrutin. La Coalition exige un audit du processus électoral afin de rétablir la confiance au sein de la population.
Si la coalition reconnait que le CEP a, globalement, fait montre d'un effort dans la préparation du scrutin du 25 octobre dernier, notamment pour les cartes d'accréditation en vue de corriger certaines imperfections, elle dénonce toutefois de nombreux cas de fraudes et d'irrégularités dont le CEP lui-même serait le principal responsable.
Selon la coalition, qui est composée de Solidarite Fanm Ayisyen (SOFA), du Conseil National d'observation électorale (CNO), le Conseil Haïtien des Acteurs Non Etatiques (CONHANE) et du Réseau National des Défenses des Droits Humains (RNDDH), les efforts consentis par le CEP n'ont pas été suffisants pour rendre le scrutin du 25 octobre 2015 conforme aux principes démocratiques.
« Le CEP n'a pas tenu compte des considérations de la Coalition relatives au placement de centres de vote dans des maisons, dans des "gallodromes", dans des bureaux de CASEC, dans des boites de nuit et même dans des restaurants EDEPEP », a déploré la responsable de programmes du RNDDH, Marie Yolene Gilles.
Mme Gilles dénonce aussi le fait que le CEP n'ait apporté aucune clarification par rapport à la quantité de mandataires et d'observateurs qui ont voté en dehors de la liste d'émargement le jour du scrutin.
« Un nombre exorbitant de cartes d'accréditation a été délivré à des organismes d'observation électorale de formation récente et inconnues pour la plupart, sans expérience. Ces organisations ayant bénéficié de ces privilèges semblent jouir, selon Marie Yolene Gilles, d'une certaine proximité avec le CEP et le pouvoir.
La Coalition a également indexé le CEP pour son refus de transparence quant au fonctionnement du Centre de Tabulations des votes, le recrutement des avocats vérificateurs et la non révélation des motifs de mise à l' écart des procès verbaux.