Vendredi (26 août), suite à la décision des autorités américaines de freiner tout transfert d'argent vers Haïti à partir de novembre 2016 si des mesures correctives ne sont pas prises concernant le phénomène du blanchiment d'argent, le Ministère de la Justice a organisé, de concert avec la Banque de la République d'Haïti (BRH, banque centrale), une rencontre-débat sur les « enjeux économiques et financiers contre le blanchiment des avoirs et le financement du terrorisme » afin d'évaluer les risques qu'encourt Haïti.

Mr. Camille Junior Edouard, Ministre de la Justice, a tenté de rassurer la population en appelant les acteurs à l'action : « Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour que la Nation n'ait pas à payer ce lourd fardeau et nous en appelons à la responsabilité de tous les acteurs du système économique et judiciaire dans cette bataille contre le fléau du blanchiment des avoirs ».
Pour apporter une réponse concrète aux menaces qui planent sur l'avenir du secteur bancaire haïtien, le Ministre Edouard dit mettre les bouchées doubles pour empêcher l'exécution d'une telle décision où les banques haïtiennes ne pourront plus également faire des transferts d'argent avec leurs banques correspondantes américaines .
En plus des correspondances adressées au Groupe d'Action Financière des Caraïbes, il a annoncé la publication de l'arrêté de la loi de 2013 sur le blanchiment des avoirs, cela dans les plus brefs délais, et la mise en place d'une Unité de Statistiques au Ministère de la Justice et de Sécurité Publique à Port-au-Prince devant plancher sur ce dossier.

Une démarche qui vise à éviter un vent de panique chez les banquiers et rassurer le Forum économique du secteur privé. Le Ministre de la Justice est confiant que la publication de la loi sur le blanchiment traduira la volonté du gouvernement haïtien de lutter contre l'évasion fiscale et le blanchiment de capitaux.