by La RédactionMay 22, 2020
Les autorités haïtiennes devraient enquêter de manière approfondie sur les allégations graves d’agressions sexuelles portées contre le président de la Fédération haïtienne de football (FHF) et entamer les poursuites judiciaires adéquates, a déclaré aujourd’hui Human Rights Watch.


Comme l’a indiqué The Guardian, des survivantes et des membres des familles ont accusé le président de la Fédération, Yves Jean-Bart, d’avoir contraint de jeunes joueuses du Centre technique national de Croix-des-Bouquets à avoir des relations sexuelles avec lui.
La Fédération internationale de football association (FIFA), l’instance dirigeante mondiale de ce sport, a confirmé que son comité d’éthique indépendant enquête en Haïti sur ces allégations. La FIFA devrait exercer sa prérogative de suspendre le président de la FHF et tout autre responsable identifié par cette investigation, a préconisé Human Rights Watch.
Une telle mesure est déterminante pour réduire les risques d’abus ou de représailles contre les femmes et les filles dans le système haïtien du football. La FIFA devrait également conduire son enquête en privilégiant une approche centrée sur les survivantes qui fasse preuve de sensibilité, et garantisse la sécurité des victimes présumées et leur accès aux services d’assistance dans le cadre des entretiens et des tentatives d’entrer en contact avec elles.
« Les autorités haïtiennes doivent enquêter sur toutes les allégations de crimes perpétrés contre des femmes et des filles qui rêvaient de jouer au football pour leur pays », a déclaré Minky Worden, directrice des Initiatives mondiales au sein de Human Rights Watch. « Le président de la FIFA, Gianni Infantino, a encouragé femmes et filles à pratiquer le football, et la FIFA a le devoir de protéger toutes les joueuses des risques d’agression sexuelles commis par des responsables. »
Yves Jean-Bart, qui dirige la Fédération haïtienne de football depuis 2000, a été récemment réélu pour un sixième mandat. La Fédération supervise les équipes de jeunes, d’hommes et de femmes ainsi que la formation. Jean-Bart a publiquement rejeté ces allégations.