Manifestations: le monde entier rend hommage à George Floyd
Les États-Unis s'attendent à des rassemblements massifs contre les inégalités raciales et les brutalités policières samedi 6 juin. Une nouvelle cérémonie aura également lieu à la mémoire de George Floyd.
La manifestation a eu lieu à Charlotte, North Caroline où il est né.
Et Mardi sa dépouille sera mise en terre, à Houston, Texas, d’où sa famille est originaire.
Cet assassinat a déclenché un mouvement historique de protestation qui se propage dans le monde entier.

« Ma peau ne devrait pas être synonyme de la peine capitale ! », « La vie des aborigènes compte » ou encore « Tolérer le racisme c’est du racisme »… À Sydney, Brisbane, Melbourne et bien d’autres villes australiennes, des dizaines de milliers de manifestants sont descendus dans la rue pour protester contre les inégalités raciales. À Sydney, au moins 20 000 personnes ont manifesté selon les estimations. Des défilés en hommage à George Floyd dénoncaient également les injustices dont sont victimes les Aborigènes d'Australie. Ces 30 dernières années, plus de 400 d'entre eux sont morts en détention et aujourd’hui un tiers des prisonniers australiens sont membres de la communauté des autochtones, alors qu’ils ne représentent que 3% de la population nationale.
« Je ne vais pas me laisser réduire au silence. Je me bats donc contre des violences policières, les décès en détention et la torture subie par des membres de la communauté aborigène. Le fait que nous devons encore manifester, c’est bien la preuve que le racisme existe toujours. Nous avons peur, nous nous sentons honteux, ce qui ne devrait pas être le cas », raconte à ABC Sheney Donovan, une jeune femme autochtone qui a manifesté à Sydney.

À Tokyo, les manifestants ont défilé non seulement en soutien au mouvement « Black Lives Matter » (la vie des Noirs compte) mais aussi pour dénoncer le traitement d'un Kurde affirmant avoir été brutalisé et plaqué au sol par la police lors de son arrestation. Plusieurs dizaines de Sud-Coréens et de résidents étrangers se sont rassemblés à Séoul. Certains portaient des masques noirs sur lesquels était inscrit en coréen « Je ne peux pas respirer », reprenant ainsi les derniers mots prononcés à plusieurs reprises par George Floyd alors qu'il était plaqué au sol.

Le peuple du monde entier mobilisé
En France également des appels à manifester contre les violences policières avaient été lancés pour ce samedi. À Paris, quelques centaines de personnes se sont rassemblées dans le calme place de la Concorde puis rue Royale, bloquée par des camions des forces de l'ordre. Sur la place avaient été érigées des barrières empêchant d'approcher de l'ambassade des États-Unis située non loin de là, à proximité de l'Élysée.
La préfecture de police a interdit ces rassemblements en raison de la crise sanitaire liée au nouveau coronavirus, mais aussi en raison des incidents survenus mardi 2 juin dans le nord de la capitale lors d'une manifestation à la mémoire d'Adama Traoré, un jeune homme noir de 24 ans mort en 2016 dans des conditions controversées lors d'une opération de police que ses proches comparent au décès de George Floyd.

Au Royaume-Uni, un rassemblement était prévu devant le Parlement à Londres, puis face à l'ambassade des États-Unis dimanche, le gouvernement a demandé aux Britanniques de s'abstenir de manifester. « S'il vous plaît, pour la sécurité de vos proches, ne participez pas à de grands rassemblements, dont des manifestations, de plus de six personnes », a déclaré vendredi le ministre de la Santé, Matt Hancock. D’autres manifestations doivent également avoir lieu en Espagne, en Allemagne ou encore aux Pays-Bas.

Les pancartes en soutien à George Floyd se multiplient sur la place Tahrir à Bagdad, en Irak, rapporte la correspondante de RFI Lucile Wassermann. Pour certains de ces protestataires, les manifestations américaines font écho à celles irakiennes : eux aussi se sont soulevés ces derniers mois pour demander leurs droits. Ils ont également vu les manifestations pacifiques tourner à l'émeute dans certains quartiers et à certains moments de la révolte. Surtout, eux aussi, ont subi une répression des forces de l'ordre particulièrement meurtrière en Irak. Ces jeunes manifestants se sentent donc solidaires avec ceux Américains.
En Amérique Latine, les visages de victimes émergent dans les manifestations
Au Mexique par exemple Giovani Lopez est présenté comme le George Floyd national. Le jeune homme a été arrêté parce qu'il ne portait pas de masque contre le coronavirus. Détenu une nuit entière, sa famille a retrouvé son corps tuméfié et blessé d'une balle dans le genou. Malgré des menaces de morts, ses proches appellent les citoyens mexicains à se soulever et à agir contre la peur des forces de sécurité.
En Colombie, il s'appelle Anderson Arboleda. Le jeune homme a été interpelé lui aussi dans la rue devant chez lui parce qu'il ne respectait pas les règles du confinement. Il a ensuite reçu plusieurs coups de matraque sur la tête qui ont conduit à sa mort. Pour sa famille le décès de ce garçon noir est un nouvel acte de racisme.
Et au Brésil c'est un garçon de 5 ans qui est tombé du neuvième étage d'un immeuble; Sa mère y travaillait en tant que domestique. Elle avait confié son fils à son employeuse. Elle accuse aujourd'hui cette dernière de négligence. Vendredi 5 juin, des centaines de Brésiliens se sont rassemblés devant le tribunal de la ville de Recife, scandant: « la vie des Noirs compte ».

BLACK LIFES MATTER