Marche contre l'insécurité, des manifestants réclament la démission de Ariel Henry
GazetteHaiti.com
Pour dire non à la montée exponentielle du phénomène d'insécurité et dénoncer la mauvaise gouvernance de Ariel Henry, des centaines de membres de la population de Port-au-Prince ont investi les rues ce mercredi 30 mars 2022. Des pneus enflammés, des barricades après leur passage ont été remarqués tout au long de l'autoroute de Delmas.

Pour une deuxième fois durant cette semaine, la population a gagné les rues. Les motifs restent inchangés : meilleure condition de vie, la démission du premier ministre Ariel Henry qu'elle qualifie d'incompétent et le déblocage de l'entrée Sud de Port-au-Prince se trouvant sous le plein contrôle des gangs armés.
De Carrefour de l’Aeroport, appelé encore « Kafou rezistans » jusqu'à Pétion-Ville, les manifestants ont scandé des propos hostiles au gouvernement pour son « laxisme ». Selon un manifestant, les autorités ne sont pas capables ou n'ont pas la volonté de rétablir l'ordre et la sécurité dans le pays.
« Ariel Henry doit démissionner. Nous en avons marre. Le pays a besoin de respirer un air nouveau ». a-t-il lancé.
Au problème d'insécurité atroce auquel fait face la population s'ajoute la fermeture des hôpitaux publics. Le plus grand hôpital public du pays, l'Hôpital de l'Université d'État d'Haïti (HUEH) est devenu un véritable désert au vu et au su de toutes les instances concernées.
Au moins 225 cas de kidnappings recensés pour le premier trimestre de 2022
Ceci selon les données analysées par le Centre d’Analyse et de Recherche en Droits de l’Homme (CARDH) dans son dernier bulletin publié le 30 mars 2022.
L’organisation de défense des droits humains relève que le gang de Grand Ravin et ses alliés ainsi que des gangs alliés du gang 400 Mawazo sont responsables de la grande majorité des rapts.

A la une du
Nouvelliste.com
« Monsieur le Premier ministre, la nation tout entière en a marre ! »
Plusieurs entités, dont des associations patronales, des syndicats et d’organisations socio-professionnels ont, à travers une pétition, 26 mars 2022, exprimé leur ras-le bol face à la prise en otage de toute la population par des organisations criminelles, l’inaction, voire la tolérance des autorités qui faillissent à leur obligation première d’assurer la sécurité et communiqué un plan assorti de mesures concrètes au Premier ministre Ariel Henry, seul responsable, avec son cabinet, si, en cas de retard, se produit une révolte populaire, aveugle, balayant tout sur son passage.
Et en sous titre on lit :
PNH : manque de moyens adéquats
Contrebande, un double fléau
Des commandes d’équipements dorment dans les tiroirs
Le pays est en train de s’asphyxier économiquement. L’insécurité généralisée ne profite pas au pays et le plonge dans un chaos indescriptible
Monsieur le Premier Ministre, la nation toute entière en a marre ! », ont balancé les signataires de cette pétition, indiquant que « des experts en sécurité publique ont clairement établi une feuille de route avec des recommandations simples à exécuter, efficaces à court terme et susceptibles d’endiguer l’insécurité à moyen terme, toutes ces mesures pouvant être prises immédiatement ».
Déclarer la guerre aux gangs armés
Ariel Henry mis au pied du mur
« Monsieur le Premier Ministre, il est impératif d’adopter sans délai ces mesures urgentes qui s’imposent », selon cette pétition qui y va d’une mise en garde. « Tout retard dans la mise en œuvre de ce plan sera lourd de conséquences pouvant culminer à une révolte populaire désespérée et aveugle qui pourrait balayer tout sur son passage. L’Histoire et la Nation, peut-on lire dans cette pétition, vous tiendront, ainsi que votre Gouvernement et vos collaborateurs, pour principaux responsables de la descente aux enfers de notre Pays ».

 

COUP D’OEIL SUR HAITI STANDARD
L’ancien député Arnel Bélizaire blessé par balles à Port-au-Prince.
Un article de Rezo Nòdwes donne des precisions:
“C’est une attaque politique dont Arnel Bélizaire a été victime mercredi soir”, a affirmé Michèle Obas, témoin occulaire de la fusillade mettant en danger la vie de l’ex-parlementaire, toujours dans un état très critique.
Mme Obas, dans un entretien exclusif accordé à Zenith FM, a révélé avoir échappé miraculeusement à la mort. Mais, par crainte pour sa vie et celle de sa famille immédiate, elle a déclaré qu’elle ne pourra pas révéler les noms des agresseurs.
Toutefois, elle a laissé entendre que les militants d’hier qui claironnaient que “les barricades constituaient notre avenir, sont les mêmes aujourd’hui qui nous empêchent de manifester contre l’insécurité ».

 

3 individus armés tués dans des échanges de tirs avec la police
un mort et plusieurs blessés dans la marche contre l’insécurité aux Cayes

Haiti en Marche
Le sens de la manifesta- tion de ce 29 Mars
Comment lutter contre l’in- sécurité et sa forme la plus abominable : le kidnapping, parce que à la fois criminelle et ruineuse aussi bien pour
l’individu que pour toute la communauté. Une épée de Damoclès en permanence pour tous, qui qe vous soyez…
r jusqu’à présent toutes les tentatives de résistance ont échoué. Principalement à la capitale, Port-au-Prince où les kidnappeurs semblent se moquer du monde, multipliant leurs exactions et au grand jour, enlevant des médecins ou autres professionnels sous les yeux de leurs clients, des jeunes filles chez elles au sein de leur famille et même des bébés au berceau. Plus besoin de véhicules banalisés, ni de fausses plaques d’immatriculation ni de faux
uniformes de la police. Enfin comme une
provocation, une gifle à la face de toute la
communauté.
Conclusion : c’est une grande mission qu’ont à as- sumer ceux qui auront le courage de descendre dans les rues ce mardi 29 mars 2022.
Shakespeare ou Racine dirait que nous sommes les jouets du destin. Pas du tout ! Tout cela n’est que calculs de simples mortels. Bref une affaire de gros sous. D’où cette sensation qu’on nous fait toujours tourner en rond.
Human Rights Watch dénonce la déportation de plus
de 20 000 haïtiens en 2021
Dans un rapport publié ce jeudi, l’organisation a appelé les États-Unis et d’autres pays qui expulsent des Haïtiens à cesser cette pratique.
Les déportés en Haïti font face à un risque élevé de violence et n’ont pas un accès effectif à la justice, a-t-elle ex- pliqué. Haïti subit des niveaux alarmants d’homicides et d’enlèvements par des gangs qui contrôlent des zones stratégiques duy pays écrit Human Right watch.
La congresswoman Sheila Cherfilus McCormick appelle l’administration Biden à mettre fin
aux déportations des migrants Haïtiens...
Deux mois après son arrivée à Wash- ington comme représentante du district 20 de la Floride, Sheila Cherfilus MacCormick est à pied d’œuvre sur plusieurs dossiers concer- nant notamment les réfugiés haïtiens et la crise qui sévit en Haïti.
En ce qui a trait au dossier des réfugiés Haïtiens qui arrivent ces derniers jours sur les côtes de la Floride, en plus d’avoir écrit à l’administration Biden pour mettre fin à leur déportation, elles est venue sur place pour s’enquérir de leurs conditions de détention.
Pendant sa visite à Miami, la con- gresswoman d’origine haïtienne en a profité pour appeler la Maison Blanche à mettre fin à l’application de la loi titre 42 prise sous l’administration Trump permettant de ren- voyer les réfugiés sans aucune considération.
Selon McCormick, la façon dont le cas des haïtiens a été traité est injuste et les Etats-Unis ont besoin de revoir sa politique vis-à-vis de ces migrants.
Elle a déploré que la plupart des réfugiés haïtiens qui arrivent ces derniers temps aux Etats-Unis, aient été refoulés sans avoir été auditionnés par les autorités afin de produire formellement une demande d’asile.
“En proie à l’insécurité criminelle, au kidnapping, à la violence et à l’instabilité, Haïti ne peut pas accueillir ces Haïtiens qui ont fui la mort”, a déclaré la congresswoman.
Sheila Cherfilus McCormick a été élue député du district 20 de l’Etat de la Floride dans le cadre des élections spéciales organisées le 11 janvier dernier. Cherfilus- McCormick, 42 ans, a facilement battu le candidat républicain Jason Mariner dans un siège destiné aussi à revenir aux démocrates.
Elle remplace feu le représentant Alcee L. Hastings (D).
McCormick doit se porter candidat à nouveau aux élections de mi- mandat prévues en novembre prochain si elle veut conserver le siège du district 20 pour un man- dat complet.

Et nous terminons la revue de la seaine, ave l’anonce de la mort de la chanteuse : Yannick Etienne

Décès de la chanteuse Yanick Étienne
par Davidson PHILIPPE31 mars 2022
FERNANDOLIVE - La famille musicale haïtienne pleure la mort de la chanteuse Yanick Étienne survenue mercredi 30 mars 2022 suite à une maladie courageusement supportée. Un cancer du col de l’utérus et une forme rare de cancer du foie. Hospitalisée, puis transférée dans un hospice, la chanteuse de “Mistè damou” n’a pas survécu.
Elle était malade et, malheureusement, la maladie n’a pas été diagnostiquée à temps. Lorsque ce fut confirmé, elle était déjà en phase terminale.
Elle a effectué plusieurs tests, mais on lui avait indiqué que tout était normal. Mais les douleurs continuaient. Elle avait des pertes de sang, etc. Elle a changé de médecin et c’est alors qu’on a su qu’elle était à la quatrième phase d’un cancer du col de l’utérus et avait aussi une forme très rare de cancer du foie.
Sur toutes les scènes où elle a performé (Etats-Unis, au Canada, au Japon, en Nouvelle-Zélande, en Australie et en Europe) et pour toutes ses collaborations avec des artistes de renom d’ici et d’ailleurs avec qui elle a collaboré :
Jose Tavernier, Austin Tuitt, Tabou Combo, Elite Orchestra ou encore Ti Manno… la voix universelle de Yanick trouvera sa voie au delà même de sa dimension humaine.