dim. 27 février 2022
C’est une interview de Joe Biden à un blogueur qui aurait poussé Vladimir Poutine à déclencher l’état d’alerte spéciale, justifie un général russe dans le quotidien Komsomolskaïa Pravda. C’est aussi une excellente occasion de rappeler à l’Otan que les termes de la dissuasion nucléaire ont changé.


Le 27 février après-midi, le président de la Russie Vladimir Poutine “a ordonné au ministre de la défense Sergei Choïgou et au chef d’état-major général Valeriy Guerassimov de mettre les forces de dissuasion en état d’alerte spéciale”.
Poutine a expliqué ainsi sa décision : “Comme vous pouvez le voir, non seulement les pays occidentaux prennent des mesures inamicales contre notre pays dans le domaine économique – je veux parler des sanctions illégales que tout le monde connaît très bien –, mais de hauts responsables de grands pays de l’Otan se permettent de formuler des déclarations agressives concernant notre pays”, rapporte Vzgliad, quotidien russe pro-Kremlin.
Au-delà de la rhétorique en cours depuis des jours, sur le fait que la Russie se sente menacée par l’Otan, et notamment par les forces nucléaires de l’alliance, que signifie exactement cette alerte spéciale ? Le quotidien russe Komsomolskaïa Pravda n’y va par quatre chemins :
La mallette nucléaire [soit ‘le bouton’ nucléaire] est décachetée.”
Interrogé par ce journal populaire, le général Boris Soloviov, qui a servi dans les forces de missiles stratégiques et à l’État-major général, rappelle “une déclaration du président américain Joe Biden affirmant que l’alternative à l’imposition de sanctions [économiques] sévères contre la Russie serait de déclencher la troisième guerre mondiale”.