Le RNDDH demande à Garry Orélien à se déporter de l’instruction du dossier de l’assassinat de Jovenel Moïse
RHI NEWS
- Port-au-Prince, dimanche 28 novembre 2021- Pierre Espérance, directeur exécutif du réseau national de défense des droits humains (RNDDH), estime que le juge Garry Orélien n’a plus de crédibilité pour poursuivre l’instruction du dossier de l’assassinat de l’ancien président Jovenel Moïse.


Selon M. Espérance, le magistrat avait prévu d’auditionner le premier ministre de fait Ariel Henry et l’ancien directeur général intérimaire de la police nationale d’Haïti (PNH) Léon Charles au cours de la semaine du 3 au 10 novembre dernier, mais a tout laissé tomber après s’être entretenu en catimini avec le chef de la primature.
Il souligne que le comportement du juge soulève de graves suspicions sur sa crédibilité et son honnêteté dans la conduite de cette enquête dont les citoyens attendent l’aboutissement et la manifestation de la vérité sur le financement, les auteurs intellectuels et les motifs de ceux qui ont assassiné Jovenel Moïse dans la nuit du 6 au 7 juillet dernier.
Le militant des droits humains attire l’attention sur l’offensive des phtkistes et du clan Martelly qui, a travers le replâtrage du gouvernement de fait, ont repris le contrôle du pouvoir politique en évinçant les jovenelistes et en les remplaçant par de nouveaux alliés.
Pierre Espérance en veut pour preuve l’installation de Josué Pierre-Louis au Palais National comme secrétaire général de la présidence en remplacement de Lyonel Valbrun, un joveneliste convaincu qui essayait de résister au train de la meute ‘‘Tet Kale’’ (crâne rasé en français), piloté par Ariel Henry qui, dit-il, a exécuté les ordres de l’ancien président Michel Martelly.
Il rappelle que M. Pierre-Louis, beau-frère de John Joël Joseph, accusé au même titre que Joseph Félix Badio dans le meurtre de Jovenel Moïse, a déjà été le remplaçant d’un autre joveneliste endurci, Rénald Lubérice au secrétariat du conseil des ministres.
‘‘Tout porte à croire qu’au niveau du PHTK et du clan Martelly, des mises en place ont été faites afin d’empêcher l’aboutissement de l’enquête. Ces gens qui, poursuit-il, auraient quelque chose à se reprocher dans l’assassinat du président Moïse ne voudraient pas que l’investigation remonte jusqu’à eux.’’
Pierre Espérance croit que ‘‘le cadavre de Jovenel Moïse étant devenu trop encombrant pour ses assassins, les phtkistes semblent vouloir s’en débarrasser par tous les moyens et la meilleure façon d’y parvenir, souligne-t-il, c’est d’entraver la poursuite de l’enquête.’’
Selon M. Espérance, pour faciliter une bonne instruction de l’affaire, le magistrat Garry Orélien qui ne s’est pas montré indépendant, doit se déporter du dossier afin qu’il soit confié a un autre juge crédible et indépendant.
Désigné par le conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) pour être nommé comme juge de siège, Garry Orélien a été nommé juge d’instruction par l’exécutif, rappelle Pierre Espérance qui appelle le doyen Bernard Sainvil à faire preuve de sérieux et de responsabilité dans la distribution des dossiers aux magistrats instructeurs.