Manifestation de l’opposition radicale, violences, vandalisme, plusieurs victimes et nombreux dégâts

Haitilibre.com
Mercredi 18 novembre 2020, plusieurs milliers de personnes répondant à l’appel de l’opposition radicale ont pris le béton pour exiger la démission sans condition du Président Moïse. Des manifestations qui ont rapidement dégénérées dans la violence et le vandalisme.

Dans plusieurs villes de provinces Jacmel, les Cayes, Mirebalais, Saint-Marc et d’autres régions ont rapporte des manifestations de plusieurs centaines de personnes contre le pouvoir en place.

Plusieurs manifestants ont été blessées dont au moins deux par balles lors d’affrontement avec les forces de l’ordre provoquant des mouvements de panique au sein de la population. Un jeune manifestant aurait été tué par balle par un tir d’origine indéterminé non loin de la Direction Départementale de l’Ouest de la Police Nationale d’Haïti (PNH), déclenchant la fureur des manifestants

De nombreux véhicules ont été vandalisés ou incendiés dont une véhicule de police. Deux pompes à essence ont été partiellement incendiés à Delmas 69

Les forces de l’ordre sont intervenues à plusieurs reprises sur la route de Delmas, à Nazon et au Champ de mars pour disperser les manifestants a l’aide gaz lacrymogène…

Des manifestants ont lancé des pierres et des bouteilles contre les policiers qui ont ripostés en lançant des grenades de gaz lacrymogène au niveau de Delmas 48, des tirs à balles rélles auraient été rappporté par des témoins

Plusieurs arrestations ont eu lieu, toutefois aucun bilan officiel n’a encore été publié....

À Delmas en début d’après midi plusieurs centaines de manifestant avec en tête Moise Jean Charles le leader de l’opposition radicale du parti « Pitit Dessalin » ont pris la direction de l’Ambassade américaine. Les forces de l’ordre ont dispersé les manifestants qui forçaient un barrage à deux pas de l'Ambassade américaine.

Jean-Charles Moïse accompagné de quelques proches et encadré par des agents de sécurité a été autorisé à se rendre devant l’Ambassade où il a délivré avec vigueur un message « […] Aujourd’hui nous voulons dire au monde entier que c’est le Gouvernement américain qui nous impose des présidents, qui détruit la production nationale et cautionne l’insécurité à travers des élections frauduleuses. [...] Je viens pour accorder un délai d’une semaine aux Américains, à Jovenel Moïse, au Core group, à la Unibank, à la Sogebank.[…] Si rien n’est fait nous allons faire la révolution au pays et nous ne serons pas responsables des dégâts […] »

COMMEMORATION DU 217 EME ANNIVERSAIRE DE LA BATAILLE DE VERTIERES.

Le Président Jovenel Moïse appelle les citoyens et les acteurs politiques à faire un dernier sacrifice pour sauver le pays, à l'occasion de la commémoration des 217 ans de la bataille de Vertières.

Alors que les membres de l'Opposition avaient annoncé des mouvements de protestations à travers tout le pays, l'hommage du chef de l'état à l'occasion des 217 ans de la bataille de Vertières a pris une forme minimaliste.

\ Si le président a laissé entendre dans son allocution que les héros de l'indépendance ont combattu pour que tous les citoyens haïtiens soient placés sur un pied d'égalité, ce qu'il tente de réaliser depuis le début de son mandat s'inscrit selon lui dans la continuité du vœu des ancêtres. Comme un leitmotiv, il revient sur certaines dispositions prises par son administration en ce sens.

Lors de son discours de circonstance au Palais National le 18 Novembre 2020, le chef de l'Etat s'est dit prêt à jouer sa partition tout en déplorant que les vieilles habitudes aient la vie dure.

Parallèlement, le président a insisté sur le fait que les décisions prises par son administration concernant le secteur de l'énergie n'avaient rien de personnel, mais vise à permettre à une majorité de citoyens de jouir de ce qui lui revient de droit.

Si l'an dernier le locataire du palais national avait présenté ses excuses au peuple haïtien pour ses promesses non tenues, ce 18 Novembre, il a réitéré sa promesse d'électrifier le pays 24 h sur 24 incessamment, tout en s'adressant à ceux qui ont fait les frais des mesures prises par son gouvernement.

Notons que Pour la troisième fois consécutive, le président Jovenel Moïse ne s'est pas rendu à Vertières pour rendre hommage aux héros de l'Indépendance. Contrairement à l'an passé où il avait fait une offrande florale au Musée du Panthéon National (MUPANAH), c'est au Mausolée National que les pères fondateurs ont été honorés cette année.

LA BATAILLE DE VERTIERES LE NOUVELLISTE

Le sens de la bataille de vertieres pour le Nouvelliste
Parade d’un bataillon des Forces armées d'Haïti et des unités de la police nationale d'Haïti, offrande florale à l’Autel de la patrie… C’est entre la rue du Champ de Mars et le Palais national que le président de la République a commémoré les 217 ans de la Bataille de Vertières. Une occasion pour Jovenel Moïse de s’en prendre à nouveau aux bénéficiaires du système et de présenter sa vision de la Bataille de Vertières.

ENCORE DANS LE NOUVELLISTE, :
DERNIER HOMMAGE A UNE DAME DE 127 ANS

Derniers hommages à une Dame de 127 ans
Les funérailles de Bénicia Souffrant, connue sous le sobriquet Madan Jean-Ba, ont été chantées le samedi 14 novembre 2020 à la chapelle du Perpétuel secours de Notre-Dame, à Moyette, 8e section communale de Petit-Goâve. La doyenne est partie à l’âge de 127 ans. L’Université Quisqueya, les autorités locales et les membres de sa communauté lui ont rendue un dernier hommage en signe de leur respect et de leur affection pour Madan Jean-Ba, leur héroïne.
Publié le 2020-11-16 | Le Nouvelliste

MAIS REVENONS ENCORE A LA MANIFESTATION DU 18 NOVEMBRE AVEC CET ARTICLE DE RFI

Haïti: la police disperse violemment une manifestation de l'opposition
Ce mercredi 18 novembre, les différents partis de l’opposition avaient appelé à manifester à travers le pays. Dans la capitale, le cortège a été violemment réprimée par la police nationale, amplifiant la colère des militants qui réclament inlassablement la démission du président Jovenel Moïse.

Avec La correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron
Quelques centaines de personnes ont manifesté contre le pouvoir sur l’un des principaux axes routiers de la capitale. Soudain, une voiture de police s’est approchée à grande vitesse de l’avant du cortège. Depuis l’intérieur du véhicule, les agents ont tiré à hauteur d’homme. De nombreuses grenades lacrymogènes ont ensuite été lancées sur les manifestants.
Parmi eux, Félicien Joubert dénonce cette répression : « Nous sommes en dictature : imaginez une population qui manifeste avec les mains en l’air et voilà que des agents de la police sont venus tirer sur elle. On demande à Joe Biden de nous porter secours, car Trump, lui, soutenait Jovenel ! »
Climat d'insécurité
Avant cette dispersion violente, les manifestants, à l’image de Wilber Saint Fort, ont surtout dénoncé le climat d’insécurité : « On en est arrivé à un point terrible dans le pays : on ne peut pas accepter d’être chacun de notre côté à rassembler l’argent d’une potentielle rançon. Nous estimons que des décisions doivent être prises pour qu’il n’y ait plus d'enlèvements. Il faut que ça change. Personne n’est à l’abri dans le pays. Pourquoi l’État ne peut-il pas garantir la sécurité de tous les Haïtiens ? »

UN COUP D’OEIL MAINTENANT DU COTE DE HAITI STANDARD:

Haïti standard, le 19 novembre 2020.-
Le secrétaire général du parti politique “Pitit Desalin” a dénoncé, le 19 novembre 2020, sur les ondes de radio Caraïbes, la rétention du dollar américain par la Unibank.
Selon Moïse Jean-Charles, cette banque achète le billet vert sur le marché à environ 62 gourdes pour un dollar américain. Pourtant la Unibank ne vend pas plus que 50 dollars américains aux clients et, ceci, à raison de 70 gourdes pour un dollar.
Ce qui est scandaleux dans tout cela, a poursuivi le leader du parti “Pitit Desalin”, la banque susmentionnée met en place un réseau où elle vend le dollar américain à un taux exorbitant qui ne cadre pas avec les normes fixées par la Banque de la République d’Haïti (BRH).

LIRE AUSSI: Manifestation du 18 novembre 2020 : Moïse Jean-Charles gagne la bataille devant l'ambassade américaine

À rappeler que deux (2) banques du système bancaire haïtien (Unibank et Capital bank) étaient l’objet de sanction de la BRH, en août 2020. Ce, pour non respect des principes établis par la Banque centrale.

ENCORE HAITI STANDARD:
34 millions de dollars américains injectés sur le marché par la BRH en moins d’un mois
La Banque de la République d’Haïti (BRH) a annoncé, le 17 novembre 2020, sur son compte twitter, que 10 millions de dollars américains ont été injectés sur le marché local de change. Ce, afin de poursuivre la stabilitation de la monnaie locale (gourde) par rapport au dollar américain.
Cette injection est la 3e de cette année fiscale (2020-2021). Le montant total de ces trois (3) versements s’élève à 34 millions de dollars américains. Les deux (2) précédentes injections ont été évaluées chacune à 12 millions de dollars américains.
Parallèlement, seulement 230,5 millions de dollars américains ont été injectés par la Banque centrale dans l’économie haïtienne, au cours de l’année fiscale 2019-2020.
En dépit des interventions répétées de la Banque des banques sur le marché local de change, une rareté de billet vert a été constatée sur le territoire national. Selon des informations parvenues à la rédaction de Haïti standard, le dollar se vend jusqu’à 80 gourdes sur le marché informel.
Par ailleurs, plusieurs économistes ont affirmé que la Banque centrale ne pourra pas tenir pendant trop longtemps avec cette stratégie visant à stabiliser la monnaie locale par rapport au dollar américain.
Pour ces économistes, une valorisation de la gourde ne peut se faire que par une politique de production nationale et de création de richesse dans le pays. En ce sens, ont-ils recommandé au gouvernement de s’appuyer sur
des secteurs comme le tourisme, l’agriculture ainsi que le sport qui, selon eux, sont des leviers économiques importants.