Plusieurs pare-brise de véhicules brisés (dont 2 de la chaîne privée Télé Haïti à Martissant – banlieue sud - et à l’avenue John Brown à Port-au-Prince, un nombre indéterminé de véhicules incendiés. Les manifestants sans dout dépité de n’avoir pas pu pénétrer dans l’enceinte du Palais National, après s’être concertés ont pris la route de Delmas en démolissant tout sur leur passage, aussi bien les vitres des voitures rencontrées que les vitrines des commerces. On nous signale ceux de la maison Keizter, du restaurant La Coupole, le local de la Sogebank au bas de Delmas… A Pétion Ville, des raids ont été lancés contre de nombreux édifices privés et publics. Des voitures particulières ont été incendiées jusque dans les garages et cours intérieures des maisons.
Au nombre des véhicules auxquels les manifestants ont mis le feu au centre de la capitale, figure une voiture Toyota RAV 4 flambant neuve exposée comme prime d’un tirage annuel à sa succursale au Champ-de-Mars par la banque commerciale d’Etat BNC (Banque Nationale de Crédit).
Un dépanneur, le "Tiger Shop" sis à la station d’essence Esso du Bois-Verna a été entièrement vidé.
D’autres établissements commerciaux ont été attaqués et cambriolés.
Alors que de nombreux manifestants, chassés de la périphérie immédiate du Palais National par les casques bleus de l’ONU, sont tout de même restés dans les parages, de nombreux autres ont pris la direction du quartier du Canapé-Vert où se trouve la résidence privée du Chef de l’Etat. Sur leur passage, notamment à Bourdon, ils ont lancé toutes sortes de projectiles sur les cours et façades des maisons, des deux côtés de la route. La police nationale a dû déployer des éléments dans tout le secteur pour tenter d’en assurer le contrôle.
Pour l’instant, si les principaux bâtiments publics et les édifices-symboles de l’existence de l’Etat bénéficient d’une impressionnante protection des casques bleus de l’ONU, la "rue" reste relativement libre et les manifestants ont pratiquement les coudées franches pour commettre toutes sortes d’infraction.
Une réunion devrait se tenir cet après-midi entre le chef de l’Etat et d’autres responsables, dont les présidents des deux chambres.
Non satisfaits de l’absence de réponses concrètes du gouvernement aux desiderata de la population et déplorant le problème de communication chez les dirigeants, notamment contre la hausse accélérée du coût de la vie, des manifestants ont usé d’actes violents pour faire passer leurs revendications.
Ils s’en prennent non seulement au Premier ministre Jacques Edouard Alexis et au reste du gouvernement, mais aussi au président René Garcia Préval, dont ils réclament la démission pour « absence de vision » et « de réponses immédiates concrètes » à la misère et à la faim, lot d’une grande partie de la population ces derniers mois.