Des diplomates et des représentants des grands agences de financement en Haïti auraient promis ce jeudi au premier ministre Jacques Edouard Alexis de fournir des moyens à son gouvernement pour l'aider à faire face dans l'immédiat aux problèmes de la cherté de la vie qui ont provoqué ces derniers jours de violentes manifestations.
5 personnes ont eté tuées aux Cayes (sud), alors que plus d'une cinquantaine de personnes ont ete blessées à Port-au-Prince et dans la plupart des villes de province, sans compter les nombreux cas de pillage et de vandalisme ayant eté commis.
Selon des sources généralement bien informées, cette assurance des représentants de la communauté internationale a éte donnée lors d'une rencontre avec M. Alexis au siège du gouvernement dans le quartier de Bourdon à Port-au-Prince.
Ils auraient exprimé leurs inquiétudes quant à une dangereuse période d'aventure que pourrait ouvrir un éventuel départ de "ce bon technicien", alors qu'une réunion des bailleurs de fonds d'Haïti est prévue pour le 25 avril à Port-au-Prince.
"Si les violences et les pillages enregistrés ont éte la conséquence du drame de la vie chère, nous allons fournir des moyens" aurait déclaré un diplomate, reconnaissant que l'aide fournie à Haiti n'a pas permis de régler les problèmes de fond.
Le gouvernement francais a dejà annoncé l'octroi à Haïti d'une aide de plus d'1 million de dollars dont plus des 34 d'aide alimentaire.
Auparavant et seulement quelques heures après un message du président Préval, un groupe de 16 senateurs ont sommé, dans une résolution, le premier ministre de démissionner dans les 24 heures, le menaçant de lui infliger un vote de censure dans le cas contraire,.
Des secteurs ayant réagi à ce discours ont fait savoir qu'il a totalement ignoré le conjoncturel qui est de résoudre dans l'immédiat le primum vivere de la population, privilégiant surtout le long terme, à savoir la production nationale.
Des sénateurs n'ayant pas été touchés dans le cadre de la résolution du groupe dit des 16, ont indiqué qu'il s'agit d'une décision hâtive et prématurée aux relents politiciens, puisqu'elle n'a même pas donné 24 heures à la population pour digérer le discours du chef de l'Etat.
En outre, la demande des 16 est jugée inconstitutionnelle, vu que le Sénat ne peut donner d'ultimatum a un auttre pouvoir independant (Executif ) en la personne du premier mninistre Alexis.
Pour sa part, le vice-président de la commission anti-corruption de la chambre basse, Steven Benoit estime que le premier ministre n'a pas beaucoup de marge de manoeuvre, vu la déterioration accélérée de la situation, mais il dit croire que ce dernier est utilisé comme bouc-émissaire, puisque dans le cadre de toutes les actions qu'il a posées ou qu'il n'a pas posées, il a eu l'aval et le support de son président (Préval).
" On veut griller le premier ministre", a-t-il lancé, ajoutant que des proches et des conseillers du président ne l'aiment pas et voudraient le voir tomber à leur propre avantage.
Steven Benoit a rappelé que lors d'une rencontre avant la journée noire du 8 avril, entre le président, ses principaux conseillers, le président des deux chambres et les presidents des différentes commissions, on a banalisé sa propositiion de distribution massive de nourriture à la population,
Le député renouvelle aujourd'hui la même proposition: "la solution dans l'immédiat passe par la distribution, pendant 3 mois, de nourriture en grande quantité à la population, pendant qu'on travaille sur le dossier de la producion nationale".