La relance du secteur agricole est l'une des priorités du gouvernement selon Joanas Gué

Le ministre de l'agriculture, Joanas Gué, informe que plusieurs dispositions ont été adoptées en vue de la redynamisation du système de production agricole, lequel avait enregistré des pertes énormes lors du passage des 4 ouragans en septembre 2008. Il annonce que les récoltes d'haricots verts seront disponibles en février en raison de la distribution de 540 tonnes métriques de semence.

Intervenant à la rubrique " Invité du jour" de radio Métropole M. Gué a soutenu qu'une partie des fonds d'urgence a été utilisée pour la réparation de 115 systèmes d'irrigation.

En dépit de tout, le ministre de l'agriculture reconnaît que de nombreux défis restent à relever afin de revigorer le système de production nationale qui fournit 47% de la consommation locale. Faisant remarquer que l'investissement dans le secteur agricole ne représentait que 1% du PIB au cours des 10 dernières années, Joanas Gué met l'accent sur la nécessité de rendre le secteur agricole plus attrayant pour les investisseurs. " Il faut des crédits spécifiques dans le secteur agricole", martèle t-il soulignant que le Bureau de Crédit Agricole (BCA) n'a accordé que 15 millions de gourdes de crédit au cours de ces 10 dernières années.

Faisant allusion au discours du président Préval le 1 janvier 2009, le ministre de l'agriculture précise que le chef de l'état avait cité la construction de route et le dialogue national comme les deux principaux chantiers. " Les priorités du gouvernement sont définis dans le budget", signale M. Gué rappelant que l'agriculture avec 13,2 milliards de gourdes (13% du budget) est l'un des secteurs prioritaires. Le ministre Joanas Gué assure que les routes, promises par le chef de l'état, permettront d'écouler les produits agricoles. " 35 % des récoltes sont perdues dans certaines régions inaccessibles", révèle t-il

En ce qui concerne la distribution d'engrais aux paysans, le ministre de l'agriculture affirme que le sac d'engrais subventionné se vend à 750 gourdes. " Un volume important d'engrais est maintenant disponible ce qui permet de stabiliser les prix", explique M. Gué qui envisage une baisse du prix du sac d'engrais dans les prochains mois.

Mais...Chavannes Jean Baptiste s'étonne que l'agriculture ne soit plus la priorité du gouvernement

Le leader du Mouvement National Paysan Congres Papaye (MNPKP), Chavannes Jean Baptiste, déplore que le chef de l'état n'ait pas placé la relance de la production agricole dans la liste des priorités pour 2009.

Il rappelle que la production agricole a continué à baisser au cours des deux dernières décennies ce qui causera une aggravation de la crise alimentaire. Selon le chef de file du MNPKP, le gouvernement doit investir dans les infrastructures agricoles notamment, les systèmes d'irrigation, les puits et lacs collinaires.

Tout en mettant l'accent sur l'encadrement technique et financier pour les paysans M. Jean Baptiste admet que les infrastructures routières, promises par le chef de l'état peuvent contribuer à la commercialisation des produits. " C'est vrai que des denrées pourrissent dans certaines régions parce qu'il n'y a pas de voie de communication, mais il faut penser a avoir la production dans toutes les régions", ajoute t-il.

Chavannes Jean Baptiste s'est dit surpris que le chef de l'état dans son adresse à la nation le 1 janvier, n'ait pas fait mention de la production agricole. " Avec la dégradation de l'environnement il faut penser à la protection des bassins versants en même temps que la construction de nouvelles routes", insiste t-il.

Craignant une absence de stratégie globale, M. Jean Baptiste croit que la protection de l'environnement et la relance de l'agriculture sont les principales priorités du pays. " 30 % du budget devrait être accordés à ces deux secteurs ", dit-il qualifiant d'insuffisants les efforts du Ministère de l'agriculture. " J'ai visité des paysans dans 8 des 10 départements géographiques et tous déplorent le manque de semence", déclare M. Jean Baptiste pour qui des vivres alimentaires pourraient être produits en 4 mois.