L’Interpellation aura t-elle lieu ?
Invitée par le Sénat, le Premier ministre Michèle Pierre-Louis devra se présenter le 29 octobre prochain au Parlement. Des sénateurs accusent l’équipe en place de ne pas donner de résultats tout en qualifiant d’incohérente l’action gouvernementale. Les parlementaires interpellateurs répondent aux noms de Wenceslass Lambert, Moïse Jean Charles, John Joël Joseph, trois sénateurs fraîchement élus, et Anacacis Jean Hector. Tous sont élus sous la bannière de Lespwa (Espoir), le regroupement politique qui avait défendu la candidature à la présidence de René Préval en février 2006. Ces sénateurs avancent comme motif la difficulté qu’éprouvent des ministres du cabinet Pierre-Louis à fournir un rapport détaillé des 197 millions de dollars du fonds d’urgence post-cyclonique. Ils réclament également des explications sur la politique du gouvernement. Le principal interpellateur, Wencesclass Lambert, dit déplorer que le budget ne reflète pas les priorités du gouvernement. « Le gouvernement n'a accordé que 15 millions de gourdes de crédit agricole aux agriculteurs alors que la relance de la production nationale est l'une des priorités de l'exécutif ». Selon le sénateur du Sud-est, il n’y aura pas de crise dans le pays si cette séance se termine par une motion de censure. « Nous sommes majoritaires au Sénat, donc on va très vite trouver un autre premier ministre », a poursuivi Wencesclass Lambert dont l’initiative est supportée par deux autres : Judnel Jean de la Fusion et Yvon Bissereth de Fanmi Lavalas. Cette interpellation pourrait éventuellement déboucher sur un renvoi du gouvernement si une majorité votait une motion de censure.
Des membres de la communauté internationale se sont prononcés contre cette initiative des sénateurs fraîchement élus.